Au milieu du XVIIe siècle, Rembrandt et Vermeer ont utilisé l’or dans certains de leurs tableaux (Rembrandt, L’homme qui rit, 1629-30, huile sur cuivre doré, Mauritshuis ; Vermeer, Une servante endormie, 1657, huile sur toile, Metropolitan Museum). Même s’ils sont rares, d’autres exemples existent dans la peinture d’Europe occidentale au XVIIe siècle, et plus encore au XVIe siècle. Et pourtant, parmi les matériaux du peintre, l’or est le grand absent de l’historiographie des XVIe et XVIIe siècles.
Rassemblant des historiens de l’art (universitaires, conservateurs), des physiciens, des chimistes, des spécialistes d’humanités numériques, des restaurateurs des pratiques anciennes de dorure, le projet interdisciplinaire AORUM vise ainsi à étudier l’usage de l’or comme matériau pictural entre la fin du XVe et le milieu du XVIIe siècle en Europe occidentale. Il a pour objectifs de « redécouvrir » ce corpus largement ignoré par l’historiographie ; de l’analyser selon les questionnements habituels de l’histoire de l’art (iconographie, histoire sociale, histoire du goût) ; d’étudier aussi, dans une démarche interdisciplinaire, selon un questionnaire faisant appel aux approches plus récentes de l’histoire matérielle de l’art et à la physico-chimie des matériaux du patrimoine, les techniques de mise en œuvre de l’or ; d’étudier les propriétés optiques des dorures, là encore dans une démarche interdisciplinaire (histoire de l’art – physique) ; enfin de gérer l’ensemble des données de manière à contribuer à l’EquipEx+ ESPADON (http://www.sciences-patrimoine.org/2020/12/selection-espadon/).